« Un urbaniste doit inévitablement combiner au moins deux métiers : celui de l’ingénieur social passionné qui huile avec amour les rouages les plus minuscules de la machine urbaine et celui du visionnaire aveugle qui cherche à créer les conditions pour qu’advienne quelque chose qui n’existe pas encore. Où se niche cet engagement vers des virtualités inconnues, qui enfourche le provisoire, assume le risque d’expériences ratées tout en puisant dans une utopie audacieuse mais toujours respectueuse de ceux, pas encore là, pas encore nés, qui fabriqueront le futur pour de vrai ? […] Jean-Pierre Charbonneau ouvre des pistes : marcher pour lire l’espace avec son corps ; écouter ce que tout un chacun a à dire, et cela fait beaucoup ; transformer la multitude d’arbres singuliers en une forêt publique qui serait à la fois un contrat d’habiter signé par tous et la promesse d’un développement juste, pour peu qu’on soit attentif à sa ­croissance sobre ; prendre soin de l’urbanité, c’est-à-dire de ­l’humanité. »

Jacques Lévy